Ne vous inquiétez pas, ce billet peut être aisément lu par les moins de 16 ans (encore faut-il que ce sujet les intéresse…). La confusion sexuelle n’est rien d’autre qu’une méthode de lutte biotechnique collective contre les tordeuses de la grappe.
La confusion sexuelle, pour quels ravageurs de la vigne ?
Nous avons utilisé la confusion sexuelle afin de lutter contre une espèce de tordeuses de la grappe (communément appelée ver de la grappe) nommée Eudémis. Il s’agit d’un papillon (de l’ordre des lépidoptères), qui provoque des dégâts considérables sur la qualité des raisins. Les chenilles de première génération se nourrissent des boutons floraux, celles de deuxième et troisième générations perforent les baies, permettant ainsi la colonisation par Botrytis cinerea (le champignon responsable de la redoutée pourriture grise).
La confusion sexuelle, comment ça marche ?
Cette méthode est basée sur la saturation en phéromone de l’atmosphère. Les mâles, complètement déboussolés, ne peuvent donc pas repérer les femelles pour s’accoupler.
Nous avons installé 500 diffuseurs/ha (oui c’est du boulot !) sur nos parcelles à forte pression en Eudémis.
Pourquoi avons-nous mis en place cette méthode de lutte ?
La lutte contre le ver de la grappe par confusion sexuelle nous permet d’éviter d’utiliser des insecticides ; une catégorie de produits dont l’utilisation demeure la plus risquée pour l’utilisateur et la plus préjudiciable pour l’environnement en détruisant notamment les insectes auxiliaires des cultures.
Pourquoi cette méthode de lutte n’est-elle pas généralisée ?
C’est une méthode de lutte collective. Pour être efficace, elle doit concerner un îlot de parcelles d’au moins 10 ha. Il est donc indispensable de bien s’entendre avec son voisin !
Son coût est bien plus élevé qu’une méthode classique (120€/ha). Des initiatives locales, comme celle du Conseil Général de l’Hérault, subventionnent la mise en place de cette méthode durable et responsable.
Cet été, les vers de la grappe vont se tenir à carreau à la Vivarelle !